Caravansérail — Centre d'artistes

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Nous sommes tou·te·s signaux

19.06.2025 — 20.08.2025

© Amélie Brindamour, Nous sommes tou·te·s signaux, installation interactive lumineuse, détails, 2025.
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Une exposition de

Amélie Brindamour

« Demander à l’homme [ou au genre humain] ce que signifie être-au-monde... signifie reproduire une image extrêmement partielle du cosmos. »1

 

Nous sommes tou·te·s signaux est un projet explorant le phénomène de bioluminescence chez divers organismes vivants, tels que les animaux marins et les champignons. Les deux installations interactives faisant partie de l’exposition intègrent des biomatériaux – du mycélium de reishi et du bioplastique à base d’agar – à des composantes électroniques. Par le biais de circuits analogiques relativement simples comportant des capteurs connectés à des microcontrôleurs Arduino, l’exposition adopte une posture slow-tech qui rend les œuvres accessibles tout en évoquant une certaine poésie. Les interactions génèrent ainsi une réflexion sur les formes de communication alternatives, sur l’interconnexion au vivant et sur les systèmes intelligents présents dans la nature. 

Les signaux vocaux et graphiques basés sur le langage et l’image occupent une place prépondérante dans nos vies. Pourtant, divers signes sont émis au quotidien dans notre environnement — gestuels, sonores, colorés — et permettent d’échanger de l’information, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience. Les autres agent·e·s vivant·e·s transmettent également des signaux qui leurs sont propres: lumière, sons, influx électriques et/ou biochimiques, etc. De quelle façon sommes-nous sensibles à ces signaux? Qu’arriverait-il si nous pouvions apprendre à interagir avec les autres créatures qui nous entourent?

Le phénomène de bioluminescence a longtemps fasciné la culture populaire, où l’aptitude à briller de personnages comme les dieux·déesses, anges, fées, saint·e·s et djinns était perçue comme une manifestation de pouvoirs divins ou surnaturels. Bien que, de nos jours, de nombreuses recherches scientifiques permettent de mieux comprendre ces mécanismes d’émission de lumière, les raisons pour lesquelles ils se produisent sont encore dans plusieurs cas hypothétiques. La peau humaine émet également de la lumière par bioluminescence, mais en si petite quantité qu’il est nécessaire d’employer des appareils photographiques extrêmement sensibles pour la percevoir2. Quels autres signaux notre perception humaine limitée nous empêche-t-elle de capter?

Nous sommes tou·te·s signaux cherche à activer l’imaginaire, à transformer le regard anthropocentrique qui positionne l’humain·e en situation de supériorité vis-à-vis des autres espèces et à encourager une plus grande sensibilité aux signaux transmis par les agent·e·s vivant·e˙s dans notre environnement.

 

1 Emanuele Coccia, La vie des plantes, 2018

Measurements of human bioluminescence [archive], Edwards R1, Ibison MC, Jessel-Kenyon J, Taylor RB, 1990, PMID 1978506 [archive].

Biographie

Amélie Brindamour (elle, accords féminins) explore dans sa pratique différents enjeux reliés à l’environnement, par le biais de la sculpture, de l’installation, des biomatériaux et de l’art électronique. Ses installations interactives sonores et lumineuses ainsi que ses œuvres sculpturales cherchent à révéler les systèmes intelligents présents dans la nature. Sa démarche brouille les frontières entre l’art et la science, invitant à la collaboration.

Amélie Brindamour a présenté son travail dans plusieurs expositions solos et collectives, notamment à la Science Gallery Melbourne (2024, Australie), au Mois Multi (2023, Québec), et au McCarthy Arts Center (2019, Johnson, États-Unis). Ses projets se développent dans le cadre de résidences, notamment à Est-Nord-Est (2023, Saint-Jean-Port-Joli), au sein du programme Sociochimie du Cégep de Rivière-du-Loup (2022) et au Speculative Life BioLab de l’Université Concordia (2019, Montréal). Amélie détient un baccalauréat en arts visuels et une maîtrise en enseignement des arts de l’Université Concordia. Elle vit et travaille à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal.

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Remerciements

L’artiste remercie l’autrice et chercheuse en art contemporain Mirna Abiad-Boyadjian, qui a mentionné, lors d’une discussion informelle, le titre du projet. Ce projet a été réalisé dans le cadre de plusieurs résidences, soit au Speculative Life BioLab de l’Institut Milieux de Concordia, au centre d’artistes Eastern Bloc et dans le cadre du programme Sociochimie du Cégep de Rivière-du-Loup. L’artiste aimerait remercier le fabmanager et les membres du Fablab Fabbulle de Rivière-du-Loup, Jérôme Bouchard, Pierre-Étienne Petit, Xavier-Thomas Guimont et Maxime Dupont, qui ont contribué à la programmation des microcontrôleurs Arduino et à la conception des boîtes lumineuses. Un merci spécial au designer Théo Chauvirey qui a agi en tant que mentor lors de l’apprentissage de la culture de mycélium, ainsi qu’à la technicienne du laboratoire du programme de Biologie du Cégep de Rivière-du-Loup, Vanessa Blier, pour le support technique lors de la conception des cercles en mycélium. Merci à l’équipe du Centre d’artistes Caravansérail pour l’accompagnement dans la présentation de cette exposition. 

Le projet bénéficie du soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.

 

Évènement
arts + sciences: bioluminescence, espèces marines, écosystèmes

 

Mercredi 20 aout 2025, 17h30 à 19h
Centre d’artistes Caravansérail
(Coopérative Paradis)
274 Michaud, Rimouski
Évènement Facebook

Gratuit, ouvert à tou·te·s!

Invitées:
Déborah Benkort, professeure, ISMER-UQAR
Amélie Brindamour, artiste visuelle

Afin de souligner la fin de l’exposition Nous sommes tou·te·s signaux d’Amélie Brindamour, Caravansérail convie les curieux·euses à une discussion à l’intersection des arts visuels et des sciences marines. 

Dans un cadre ouvert et convivial, l’artiste échangera avec la chercheuse Déborah Benkort, professeure à l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Cette soirée sera l’occasion de se pencher sur le phénomène de bioluminescence, plus particulièrement sur la capacité qu’ont certaines espèces marines de générer de la lumière. Alors que Déborah Benkort pourra jeter les bases scientifiques de ce phénomène, Amélie Brindamour présentera comment elle s’en est inspiré dans la création des œuvres de l’exposition. Plus largement, cet échange permettra d’explorer les collaborations arts-sciences, notamment dans une perspective de lutte aux changements climatiques.

Animation: Philippe Dumaine, direction générale et artistique de Caravansérail

 

Déborah Benkort est professeure à l’ISMER-UQAR, spécialisée en océanographie biologique et en modélisation écosystémique. Ses recherches visent à améliorer la compréhension et la représentation des dynamiques trophiques marines face aux changements climatiques et aux pressions anthropiques. Benkort explore les interactions entre composantes physiques et biologiques des écosystèmes à l’aide d’outils de modélisation numérique, afin d’anticiper les réponses des systèmes marins dans divers contextes (changements climatiques, développement des énergies marines renouvelables, etc.) et environnements, des régions polaires aux zones côtières fortement exploitées.

Pour en apprendre davantage au sujet des recherches de Déborah Benkort: researchgate.net/profile/Deborah-Benkort

Fondé en 2003 à Rimouski.

Le Centre d’artistes Caravansérail offre une programmation annuelle d’expositions et de projets spéciaux en arts visuels.

Caravansérail est le seul centre d’artistes au Québec à centraliser les artistes de la relève dans la majorité de ses projets. Il a également une attention particulière pour les artistes du Bas-Saint-Laurent et ce, à tous les niveaux de leurs carrières, ICI.

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